Bactéries à la station service : ou la quantité de saleté que l’on trouve à chaque litre d’essence

Imaginez le décor : un après-midi ensoleillé, vous êtes en voiture, vitres baissées et musique dans les oreilles, en route pour votre destination préférée. Il n’y a pas mieux.

Et puis le voyant du réservoir d’essence s’allume – il est temps d’aller faire le plein si vous voulez arriver à destination. Vous vous dirigez rapidement vers l’une des nombreuses stations essence que vous croisez sur la route. Vous vous arrêtez à une pompe, appuyez sur quelques boutons et sans même y penser, vous touchez la poignée et vous commencez à faire le plein. Alors que votre esprit divague, votre main est attaquée de toutes parts car, comme les gens qui sont passés là avant vous, vous venez juste d’entrer en contact avec des millions de germes sales et potentiellement dangereux…et vous ne vous en débarrasserez pas si facilement.

Bien sûr, si vous avez une voiture, la station essence est tôt ou tard un passage obligé.

Il en est de même pour les voitures électriques; à moins de la recharger chez soi, vous serez obligé de vous rendre dans une station de recharge.

À votre avis, combien de germes trouve-t-on dans les stations essence et les stations de recharge ? Mais surtout, est-ce que ce sont des germes qui peuvent vous rendre malade ? Nous avons effectué des prélèvements de bactéries dans trois stations service et trois stations de recharge.

Lisez la suite pour découvrir ce qui se cache sur vos mains.

ATTRAPER DES BACTÉRIES À LA POMPE

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Il y a près de 40 millions d’Américains qui font le plein de leur voiture chaque jour et pourtant, personne ne pense à l’hygiène avant de toucher un bouton ou de prendre la pompe. Peut-être que vous devriez commencer à y penser désormais. En fait, les pompes à essence sont parmi les surfaces les plus sales qu’une personne puisse toucher ; selon une étude réalisée par la compagnie Kimberly-Clark, 71% des pompes à essence sont « fortement contaminées » avec des bactéries responsables de maladies (dont certaines peuvent être potentiellement graves).

Nous en sommes arrivés à la même conclusion avec nos tests.

Quand on jette un coup d’œil au niveau des bactéries (colonies de bactéries, ou « CDB ») – ou le nombre de cellules bactériennes viables – sur des objets que l’on pense sales, les pompes à essences et les boutons se retrouvent en tête du classement. Les pompes à essence ont 11 000 fois plus de bactéries que le siège des toilettes dans votre maison par exemple. Et les boutons qui se trouvent sur les pompes sont encore plus sales : environ 15 000 fois plus de germes ! Passé entre des centaines voire des milliers de mains, même l’argent n’est pas aussi sale : on y trouve seulement 5,2 CDB/pouce carré tandis que le fond d’un sac à main serait recouvert d’environ 9,7 CDB/pouce carré.

LES GERMES À LA STATION ESSENCE VS LES GERMES À LA STATION DE RECHARGE

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Comme nous venons tout juste de vous l’expliquer, une pompe à essence est en moyenne recouverte par plus de 2 millions de CDB/pouce carré. Quels sont les types de bactéries que l’on y trouve ?

Notre étude révèle que les pompes sont recouvertes de cocci gram positif – (responsables d’infections cutanées, du syndrome du choc toxique ou encore d’une pneumonie) et de bactéries à Gram positif en forme de bâtonnets (qui sont la plupart du temps inoffensives mais peuvent néanmoins causer diverses infections). On a même décelé la présence de traces de bacilli – des bactéries liées aux intoxications alimentaires et aux infections chez les nouveaux-nés.

Et si vous pensiez que conduire une voiture électrique vous éloignerait de ces germes, détrompez-vous ! Les stations de recharge pour les voitures électriques sont elles aussi recouvertes de cocci et de bactéries à Gram positif en forme de bâtonnets. Vous pourriez y trouver des champignons (qui peuvent causer des infections cutanées, surtout si vous avez un système immunitaire affaibli).

Alors que vous êtes exposé à des millions de germes dans une station-service, une station de recharge quant à elle contient environ 7 890 CDB/pouce carré. Peut-être est-il temps d’investir dans l’achat d’une Tesla…?

GERMES DE L’ESSENCE ORDINAIRE VS GERMES DE L’ESSENCE SUPER

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Vous prenez la pompe, insérez votre carte et attendez les instructions. Puis le moment arrive où vous devez choisir le type d’essence que vous allez mettre dans votre voiture. Si vous êtes comme la plupart des Français, vous allez choisir l’essence ordinaire. L’essence super quant à elle est recommandée seulement pour certaines voitures. Pourquoi dépenser plus d’argent quand ce n’est pas nécessaire ?

Mais économiser quelques centimes vous ferait-il alors toucher plus de germes ?

Si vous utilisez les pompes sur lesquelles nous avons fait des prélèvements, alors la réponse est oui.
Selon nos résultats, le bouton de l’essence ordinaire renferme environ 3 255 100 colonies de bactéries par pouce carré. En plus de cela, nous avons trouvé quatre autre types de germes : les bactéries à Gram positif (32,5%), les cocci (31%), les bacilli (31%) et enfin les bactéries à Gram négatif (5,4%). Les bactéries à Gram négatif sont particulièrement néfastes – elles sont en général résistantes aux antibiotiques et elles peuvent également causer des infections mortelles comme la méningite ou la pneumonie.

Si tous ces chiffres vous donnent envie de changer pour l’essence super, on vous le dit d’avance, vous trouverez les mêmes germes, peu importe la pompe que vous choisirez.

Le bouton sur lequel vous appuyez pour avoir de l’essence super contient 2 022 034 colonies bactériennes par pouce carré et possède le même nombre de bactéries à Gram positif et de champignons (49,97%) ainsi que des traces de bacilli (0,05%).

ALIMENTÉ PAR LES GERMES

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Les stations essence et les stations de recharge grouillent de bactéries invisibles à l’œil nu.

Parce que le nombre de personnes qui se rendent dans une station-service est bien trop important, il est impossible de nettoyer régulièrement les pompes, les boutons et les poignées.

Un constat encore plus effrayant : les germes qui se trouvent sur vos mains peuvent se transmettre sept fois avant de quitter votre peau. Peu ragoûtant, on vous l’accorde.

Quand nous avons séparé les germes en fonction du type de carburant, on a remarqué que la pompe qui servait l’essence ordinaire était la pire de toutes. Il vous suffit de toucher le bouton et la pompe pour être exposé à environ 5 267 070 colonies de bactéries (= CDB) par pouce carré (équivaut à 2,5 cm carré) – c’est à peu près 668 fois plus de germes que sur un chargeur de voiture électrique (7 890 CDB/pouce carré). Le résultat serait légèrement différent si vous preniez une pompe à essence avec du Super – seulement 4 034 004 CDB/pouce carré. Qu’avez-vous retenu ? Que les germes sont partout !

VOYAGER AVEC STYLE, PAS AVEC DES GERMES

Il y a des germes partout mais il semblerait que les stations essence remporte la palme ! Le réservoir de votre voiture qui se remplit tout seul, ce serait l’idéal mais de là à ce que ça arrive, vous allez devoir continuer à le faire vous-même à la station essence. Heureusement, il existe des gestes que vous pouvez faire pour limiter la quantité de microbes que vous touchez : utiliser du papier pour tenir la pompe, laver vos mains avec du savon antibactérien après avoir fait le plein ou si vous avez de la chance, tomber sur une station qui offre des gants en plastique « U-Glove » qui vous protègeront des germes.

Maintenant qu’on vous a fait tout un discours sur les microbes que l’on peut trouver dans les stations essence, cela ne doit pas vous empêcher de faire le plein de votre voiture ou d’aller rendre visite à votre famille ou vos amis. Il est temps d’organiser votre prochaine aventure !

N’oubliez pas un détail important : si vous voyagez en bus, vous n’aurez pas à toucher à la pompe à essence. Busbud propose sur son site 500 000 trajets disponibles parmi 63 pays et 10 000 villes, le tout en partenariat avec des centaines de compagnies de bus qui vous permettent d’acheter des billets à prix abordable, peu importe l’endroit où vous voulez aller.

SOURCES

http://www.nacsonline.com/YourBusiness/FuelsReports/2015/Documents/2015-NACS-Fuels-Report\_full.pdf

http://info.debgroup.com/blog/bid/330913/What-is-the-Most-Contaminated-Object-in-Public-Washrooms
https://labtestsonline.org/understanding/analytes/gram-stain/tab/test/

http://www.diffen.com/difference/Gram-negative\_Bacteria\_vs\_Gram-positive\_Bacteria

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3647488/
http://www.encyclopedia.com/topic/Fungal\_Infections.aspx

http://time.com/money/4349724/premium-gas-v-regular-gas/
https://www.cdc.gov/hai/organisms/gram-negative-bacteria.html

http://www.reuters.com/article/us-usa-health-filth-idUSTRE79O0G820111025

http://www.naturalnews.com/034046\_gas\_pump\_bacteria.html

MÉTHODOLOGIE

Nos tests ont été réalisés dans les laboratoires EmLab P&K. Nous avons rassemblé des échantillons de trois stations essence et trois stations de recharge, toutes différentes. Nous avons effectué des prélèvements sur les pompes et les boutons aux stations essence et sur les poignées des stations de recharge. Nos chiffres sont une moyenne de tous les échantillons prélevés.

UTILISATION DU CONTENU

Si ce sujet vous intéresse et que vous souhaitez écrire un article, vous pouvez utiliser les photos ci-dessus. Cependant, nous vous demanderons de mettre en légende la source des photos Busbud et d’y ajouter le lien afin que le lecteur puisse en apprendre davantage s’il le souhaite.